Vous êtes ici

Des outils imprimés en 3D aident DeRisi Lab à étudier des maladies

Des outils imprimés en 3D aident DeRisi Lab à étudier des maladies


« Il n’y a qu’un seul microscope dans notre bâtiment qui n’a pas une pièce imprimée 3D sur lui. »

Joseph DeRisi, UCSF

Au Lab Derisi de l’Université de Californie San Francisco (UCSF), des scientifiques étudient les virus et les parasites dont les victimes vont de minuscules insectes à de larges populations d’humains. Le laboratoire a fait des recherches sur des médicaments contre le paludisme, a identifié des virus d’abeilles, et a publié un logiciel qui rassemble les génomes viraux. Un projet en cours consiste à étudier un virus nouvellement identifié qui a tué mystérieusement des boas et des pythons depuis des décennies. L’effort revêt une importance au-delà des serpents, car de nombreuses maladies mortelles chez l’Homme proviennent des animaux, selon Joseph DeRisi, directeur du laboratoire et chercheur au sein du Howard Hughes Medical Institute.

Etant donné que la plupart des travaux effectués par DeRisi Lab se produisent à une échelle microscopique, cela pourrait surprendre que l’impression 3D devienne un précieux outil de recherche pour l’organisme. « Les scientifiques ont constamment besoin d’appareils spécifiques », dit DeRisi. « Il n’y a qu’un seul microscope dans notre bâtiment qui n’a pas une pièce imprimée 3D sur lui. » Le laboratoire fabrique des pointes de pipette sur-mesure, des peignes à gel et d’innombrables autres petites pièces. Même quand une pièce peut être livrée par un fournisseur, DeRisi pense qu’il est souvent plus rapide et moins cher de la construire sur l’imprimante 3D uPrint du laboratoire.

« Oui, vous pouvez consulter un catalogue et commander un support hautement performant. Mais ce serait ridicule de le commander à 50$ alors que nous pouvons l’imprimer pour 1$ », explique le chercheur. Par exemple, le laboratoire a imprimé en 3D sa propre centrifugeuse qui tourne avec un moteur acheté à 5$. Un fournisseur aurait facturé 350$ pour un dispositif similaire. La centrifugeuse du laboratoire avec le moteur personnalisé a seulement coûté 25$.

« Les scientifiques sont habitués à fabriquer leurs propres outils. Chaque laboratoire devait avoir son propre atelier d’usinage », dit DeRisi. Il a peur que dans certains cas, ces capacités soient perdues. Il affirme alors que les imprimantes 3D industrielles pourraient assurer la résurgence des équipements do-it-yourself. Dans le programme de formation de DeRisi, tous les étudiants diplômés ont un accès à des logiciels CAO et doivent imprimer leurs propres pièces. Environ 20 personnes travaillent au sein du laboratoire de DeRisi, mais il autorise des centaines d’étudiants et de chercheurs à accéder à l’uPrint. Cette dernière fonctionne même parfois 24/24 et 7/7. « La possibilité de personnaliser et de rendre particuliers des objets et des outils pour notre travail quotidien est vraiment une révolution. Elle nous permet de travailler mieux, plus vite et moins cher », explique DeRisi.

En dehors du laboratoire, DeRisi a une autre passion : celle d’emmener les étudiants et autres à comprendre les virus. Dans ses conférences, il utilise des modèles de virus imprimés en 3D finement détaillés. Il affirme que la prochaine génération de modèles pourrait avoir des joints mobiles et même des aimants pour imiter les forces moléculaires.

DeRisi espère que les imprimantes 3D seront un jour aussi accessibles que les imprimantes papier. Pour aider les autres à commencer à fabriquer leurs propres équipements, DeRisi Lab a créé 3D Printables, une bibliothèque de fichiers STL dont un appareil magnétique de purification de cellules, un étui à chargement et plusieurs peignes à gel.

Le prochain grand projet de DeRisi Lab consiste à créer de nouvelles technologies pour cartographier les façons dont les humains réagissent à différents types de virus et de maladies infectieuses. Vous pouvez suivre les travaux du laboratoire en ligne.